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En quelques mois, elle a couché sa vie sur papier. « J’avais besoin de me vider la tête et de faire connaître ce monde là à d’autres personnes » explique l’auteur, Laurence Daloz. « J’ai été élevée dans une caserne, mon papa était pompier de Paris ». Elle a grandi dans une famille de « mili » : son grand-père, son frère, son cousin et sa cousine sont pompiers eux aussi. « Si ce n’est pas pompier, c’est gendarme. »
« On vivait en vase clos »
Née à Paris dans le 14e, elle a vécu place Violet. À 5 ans, Laurence a déménagé à Saint-Denis (93). Elle a aussi eu son chez elle à Bourg-la-Reine (92) huit ans plus tard. À 17 ans, alors qu’elle venait de passer un CAP secrétariat, son père lui apprend qu’il est muté en Côte d’Ivoire. « Quitter les copains, c’était le bouleversement. J’étais la seule blanche, il y avait 55 élèves dans ma classe. » Le changement fut radical. « J’étais avec les africaines à l’école mais sinon on vivait en vase clos avec mon frère. »
Six mois de vie civile
En Afrique, Laurence Daloz a obtenu son BTS de direction. À son retour en France, une mauvaise nouvelle l’attend, son diplôme n’est pas reconnu. Pour rejoindre la vie active malgré ce handicap, Laurence Daloz se dit « qu’il n’y a pas de problème, qu’il y a que des solutions » et postule aux offres d’emploi qu’elle a reperée dans un journal gratuit. « Embauchée dans une société de régie publicitaire, j’ai pris un appartement sur Paris et j’ai profité de ma vie civile qui n’a pas duré très longtemps… »
8 déménagements en 10 ans
En 1993, Laurence Daloz a dit oui à un militaire. « J’ai resigné » avoue celle qui s’était dit : « plus jamais la caserne. » Comment est-ce arrivé ? Elle a revu son ami d’enfance, pompier de Paris, dans l’une des nombreuses cérémonies militaires et est tombée amoureuse. « Quand on est épouse de militaire, on gère tout. Il faut avoir la tête et les reins solides. J’ai fait huit déménagements en dix ans. »
« J’ai eu mes jumeaux en Allemagne »
La femme de militaire a eu trois grossesses, dont une à l’étranger. Après une hospitalisation difficile en Allemagne, où elle ne connaissait pas la langue, elle a mis au monde des jumeaux. Pour cette maman, la place de la femme et des enfants passe en second plan dans la vie d’un militaire : « Au sein de l’armée, l’homme est un pion et la femme et les enfants font partie du package. J’ai toujours dit à mon mari que l’armée était sa maîtresse… »
Liens à distance
Grâce à Internet, Laurence Daloz a retrouvé des amis d’enfance et reste en contact avec sa famille. « Merci à Facebook et Skype » sourit celle qui a des contacts éclatés sur toute la France et au-delà des frontières.
Le bonheur à Princé
En 2003, la famille s’est installée à Bréal-sous-Vitré avec ses quatre enfants : Erwann, Mathieu, Romain et Julianne. « On a acheté une maison, j’ai prévenu mon mari que s’il était muté je resterai en Bretagne. » En 2010, son mari est muté à Paris. Ils se séparent car la maman « ne voulait pas le même vécu pour ses enfants ». Laurence Daloz a posé ses valises dans la campagne de Princé. Accueillante familiale agréée pour les enfants en difficulté, ce métier lui permet de concilier vie familiale et vie professionnelle. « Maintenant, je mène ma barque. Mes enfants vont bien, ça vaut tout l’or du monde. »
Pratique : « Femme de militaire, un métier », publié aux éditions Édilivre, disponible en ligne sur les sites Édilivres, Amazon et Fnac. Livre numérique 10,50 €, livre papier 17 €.
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