Se faire photographier les pieds pour acheter ses chaussures. Dans les prochaines années, cette scène deviendra peut-être habituelle. En attendant, Pascal Daloz, directeur général de Dassault Systèmes et Mitsuyuki Tominaga, président d’Asics, ont présenté l’Asics personalization studio, ce lundi 29 juillet 2024. Une mini-usine déplaçable, dont le but est de fabriquer des semelles intérieures sur-mesure de chaussures de sport, a été installée sur le campus de la société française à Vélizy-Villacoublay (Yvelines).
45 minutes de fabrication
Pour fabriquer une paire, le processus se veut simple. Le client positionne ses pieds sur une plaque avec des QR Code. Un vendeur les scanne en prenant des photos via une application installée sur un smartphone. Quelques instants après, des donnés biologiques apparaissent sur l’écran comme la circonférence des membres, leur hauteur ou la largeur du talon.
« À partir de la photo, on reconstruit un nuage de points, qui permet de constituer la géométrie du pied. »
Ces données sont ensuite envoyées et automatiquement traitées au Studio pour prédire la forme de la semelle via un algorithme. Trois imprimantes 3D fabriquent les semelles dans un dérivé de polymère. Après un passage dans une centrifugeuse, un lavage, puis des fours, elles sont prêtes à être livrées. Ce processus de fabrication ne nécessite l’intervention que de deux personnes, pendant 45 minutes environ.
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Un intérêt environnemental ?
Ce projet développé en 18 mois vise à faire la démonstration de la personnalisation des chaussures de sport pour le grand public. Mais il a également un intérêt environnemental insiste Pascal Daloz.
« Une chaussure de sport fabriquée normalement, c’est 3 kilos de carbone. De cette manière, on arrive à descendre à moins de 900 grammes. C’est grâce au processus de fabrication et à la matière utilisée, mais surtout parce qu’on produit près du lieu de consommation. »
Déjà utilisé pour les JO
Ce concept développé en partenariat entre les deux sociétés est encore en phase de test. Ni de prix public, ni de date sortie commerciale ne sont annoncées.
Mais la solution est déjà opérationnelle. Durant ces Jeux olympiques de Paris 2024, le studio produit déjà des paires de semelles pour des sportifs participants. « Djokovic, l’un des sportifs d’Asics, a des demandes très particulières et il change de chaussures tous les deux matchs », révèle Pascal Daloz, le DG de Dassault Systèmes. « Le procédé de fabrication existe, ce qui n’est pas encore défini c’est quel est le marché. Mais ils sont en train de le tester. Tout athlète qui court à un moment donné à des problèmes d’articulations, cela vient de l’inadaptation de la chaussure par rapport à sa façon de courir. Si on sait corriger cela, la chaussure vous aidera à récupérer plutôt que de vous faire mal. »
En 2025, le studio sera transféré au Japon pour une nouvelle phase de test.
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